1993 : GEORGES JOBÉ PERD LA COURSE DANS LE DERNIER TOUR

Le champion du Monde de motocross belge George Jobé est le grand favori cette année-là. Il revient au Touquet pour la première fois depuis 9 ans. Mais cette fois-ci avec de réelles ambitions. Son compatriote et élève, Gérald Delepine, l’accompagne au sein d’un team privé Honda mis sur pied par Jobé lui-même.

Si le maître annonce la couleur en réalisant le holeshot sur sa puissante 500 réglée au millimètre, une fusée verte va venir bouleverser ses plans. Malgré ses 21 ans, le bouillant Rémi van Rees ne fait pas dans la dentelle au guidon de sa Kawasaki 500 officielle. Le Hollandais domine outrageusement l’épreuve durant plus de deux heures avant de devoir abandonner, victime d’une grosse baisse de régime et gêné par le réveil d’une entorse à la cheville. Il faut préciser que le rythme est très élevé à cet instant et que le duo Jobé-Delepine avait entrepris depuis peu de mettre la pression sur le jeune Batave. Van Rees out, « Georges de la dune » prend les commandes et semble filer vers le Graal tant convoité. Hélas pour lui, le Liégeois boucle son douzième tour après seulement 2h54 de course. Règlement oblige, pour six petites minutes seulement, il doit repartir pour une extra lap qui ne va pas lui porter chance…

Les ressources du récent champion du monde 500 s’amenuisent à l’image de l’embrayage de sa Honda qui est dans un état pitoyable. Le Wallon vit un calvaire dans les dunes qui sont devenues un véritable champ de bataille. Épuisé, le champion craque physiquement et chute sept fois dans les derniers kilomètres pu parcours. Lors d’un accrochage avec un retardataire, Jobé voit finalement son poulain le dépasser et s’échapper. Pour sa première participation au Touquet, Gérald Delepine, 23 ans, laisse sur place celui qui est de neuf ans son ainé et s’envole irrésistiblement vers le Graal. « Je suis venu, j’ai vu, j’ai vaincu, » dira-t-il au pied du podium non sans rendre hommage à son illustre mentor qui s’est écroulé sur la ligne d’arrivée après avoir courageusement sauvegardé sa seconde place. Malgré plusieurs autres tentatives, « Big Georges » Jobé ne remportera jamais l’Enduro… Le champion nous a quittés le 19 décembre 2012.

En prenant la quatrième place de ce volet 1993, synonyme pour lui de victoire dans la catégorie « régional », David Hauquier, l’actuel directeur sportif de l’Enduropale, a remporté son poids en chocolats offerts par Poulain, l’un des sponsors de l’époque. Soit, 72 kg ! Un an plus tard, il perdra lui aussi la course dans le dernier tour face au Picard Jérôme Belval…

Eric Poiret

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